Le 3 mars 2008, je suis entré dans une grande tombe peu étudiée du plateau de Gizeh. C’est un endroit que j’avais exploré un an plus tôt et, à cette occasion, je n’avais rien trouvé d’important – pas de hiéroglyphes, pas de traces de sépultures – mais d’étranges fentes ressemblant à des boîtes aux lettres dans les murs, où des momies d’oiseaux embaumés auraient bien pu être déposées en l’honneur d’une divinité locale il y a plus de 2 000 ans. Je revenais dans cette zone négligée du plateau, située à 740 mètres environ, à l’ouest de la Grande Pyramide, à la suite de nouvelles informations qui allaient remettre en question tout ce que nous savions de l’évolution du célèbre complexe pyramidal de Gizeh.

Fig. 1. La tombe des oiseaux de Gizeh, baptisée NC 2 par l’équipe de George Reisner en 1939. Ils dressèrent un plan approximatif du site, mais ne mentionnèrent pas la présence des grottes.

L’égyptologue britannique Nigel Skinner Simpson, ami et collègue, avait étudié les mémoires de Henry Salt (1780-1827), ancien consul général britannique en Égypte, retrouvés dans le sous-sol du British Museum en 2005 et publiés deux ans plus tard par la British Museum Press (Usick et Manley, 2007). Salt était un explorateur passionné et un collectionneur d’antiquités égyptiennes. Ce qui a le plus enthousiasmé Nigel, c’est la mention brève mais mystérieuse de Salt et de son employé, le redoutable explorateur italien et ancien capitaine de la marine, Giovanni Battista Caviglia (1770-1845), pénétrant dans un vaste réseau de « catacombes » qui s’étendaient sous le plateau. il l’avait d’abord remarqué et  mentionné brièvement, dans une ancienne biographie de Salt (Halls, 1834). Cependant, rien n’indiquait où se trouvaient les catacombes, seulement qu’elles se situaient à l’ouest du complexe pyramidal principal. Cette fois, les informations étaient beaucoup plus précises, le site des catacombes faisant allusion au plan plutôt déformé de Salt.

Fig. 2 – Henry Salt (1780-1827)

Dans les cavernes, Salt et Caviglia avaient parcouru une distance estimée à « plusieurs centaines de mètres », rampant à quatre pattes si nécessaire, avant de finalement atteindre une vaste chambre reliée à trois autres de même taille, d’où partaient divers tunnels labyrinthiques. Les deux hommes n’y ayant rien trouvé de valeur – ni or ni trésor -, Salt avait abandonné les recherches, laissant son collègue italien continuer seul. Caviglia emprunta seul un des tunnels sur une distance de « 300 pieds », avant de faire demi-tour.

Ce qui préoccupait le plus Nigel, c’était le fait que personne dans la communauté égyptologique n’avait jamais compris l’importance de ce récit daté de 1817, qui décrit un extraordinaire complexe de grottes existant sous les pyramides.

Explorations à Gizeh

Après Salt et Caviglia, il est probable que l’explorateur britannique Howard Vyse (1784-1853) et son collègue, l’ingénieur John Shae Perring (1813-1869) se soient rendus dans ces grottes. Ils semblent être tombés par hasard sur la tombe menant aux souterrains lors de leurs explorations habituelles du plateau en 1837.

Vyse note comment lors de leurs fouilles, son équipe a soigneusement retiré de la tombe un oiseau momifié de grande taille (Vyse, 1840). On ne sait pas plus ce que Vyse et Perring ont trouvé ici, bien qu’un plan détaillé du plateau préparé par Perring montre la façade profondément découpée de la tombe dans la falaise rocheuse nord, avec des lignes en pointillés indiquant ses compartiments intérieurs, à côté desquels se trouve la légende  » Tombes et fosses de momies d’oiseaux « (voir aussi Perring, 1839-1840). Que Vyse et Perring aient exploré ou non le système de grottes est discutable, bien que le plan publié de Perring laisse entrevoir le fait qu’ils ont au moins dépassé la tombe pour pénétrer dans la chambre d’entrée du complexe.

Après cette période, plus personne n’a visité la tombe taillée dans la roche avant que l’égyptologue américain George Reisner ne vienne ici avec son équipe en 1939 et la référence sous le nom de NC 2, avec deux autres tombes plus petites, également trouvées dans la falaise nord, devenant NC 1 et NC 3. L’équipe de Reisner a établi au moins deux plans approximatifs de NC2, bien que ni l’un ni l’autre n’indiquent la présence des grottes, un étrange oubli en soi. Rien n’a été écrit sur la tombe, bien qu’un commentaire sur l’un des plans de Reisner laisse penser qu’elle pourrait dater de la dix-huitième dynastie de l’histoire égyptienne, v. 1575-1307 av. JC. C’est une théorie qui pourrait avoir un certain crédit, car la façade extérieure est similaire à celle d’au moins une tombe clé datant de la période Amarna. Cela dit, leurs intérieurs sont entièrement différents. Quel que soit l’âge de la tombe, il semble probable que l’accès aux grottes aurait déjà été possible, car elles ont été très probablement percées dans la paroi nord de la falaise du plateau, avant qu’elles ne soient utilisées pour créer une nouvelle tombe.

Fig. 3 – Carte géologique du plateau de Gizeh, montrant l’emplacement approximatif du tombeau des oiseaux (NC2) et de l’entrée de la grotte.

Rumeurs et histoires

Il ne fait aucun doute que les découvertes faites par Salt et Caviglia en 1817, revêtent une importance capitale pour le monde égyptologique, car les rumeurs selon lesquelles l’existence à Gizeh d’un vaste monde souterrain sont aussi vieilles que les pyramides elles-mêmes. Les textes anciens de la création égyptienne, ainsi qu’un assortiment de littérature funéraire, à savoir le livre des morts, parlent à plusieurs reprises d’un royaume de ténèbres existant sous la terre, gardé par des démons et des serpents. C’était à travers ce royaume labyrinthique déroutant et obscur, connu sous le nom de Douat, que le défunt, dans son rôle de dieu soleil, devait naviguer pour entrer dans la vie après la mort et rejoindre les étoiles. Ce n’est qu’en apprenant et en utilisant une série de sorts différents décrits dans ces textes et laissés sur des tombeaux, des sarcophages ou des papyrus, qu’il pouvait espérer surmonter une série d’épreuves et de tribulations, impliquant des fosses de feu et des serpents crachant du venin, avant de sortir de la Douat par sa porte orientale à l’aube. À partir de là, le ba ou « esprit » du pharaon, généralement représenté par un hiéroglyphe montrant un oiseau à tête humaine, serait libre de voyager dans le firmament étoilé.

Monde souterrain de l’âme

Les égyptologues ont toujours considéré la Douat comme un concept purement mythique, destiné à semer la peur chez ceux qui espéraient accéder facilement au paradis. Pourtant, il existe des indications claires qu’une représentation physique de ce royaume obscur existait quelque part près des pyramides de Gizeh. C’est la conclusion du Dr Selim Hassan (1893-1961), égyptologue d’origine égyptienne, qui a dirigé pendant dix ans les fouilles sur le plateau pour le compte de l’Université d’Egypte au Caire, puis du Service des antiquités de l’Egypte. Il a émit l’hypothèse que la Douat ‘Les quatrième et cinquième heures (chacune de ses douze parties étaient représentées par l’une des douze heures symboliques de la nuit) semblaient différentes des autres et portaient le nom de Rostau, ancien nom de Gizeh. Hassan a donc conclu que les descriptions de ces «heures» particulières, décrites dans un texte vieux de 3 500 ans, connu sous le nom de Am-duat , le «livre de ce qui se trouve dans le monde souterrain», faisaient autrefois partie d’une tradition bien distincte, et, d’une manière ou d’une autre, directement liée à la topographie de Gizeh (Hassan, 1946).

Fig. 4 – La cinquième heure de la Douat Souterraine du texte Am-duat , datant de la période du Nouvel Empire, v. 1575-1087 av. JC. Elle est connue sous le nom de Douat de Memphis, ou Rostau, nom donné à la nécropole de Gizeh à l’époque pharaonique.

De plus, le royaume obscur de la cinquième heure était dominé par le dieu à tête de faucon, Sokar, qui, dans le texte d’ Am-duat, est représenté debout sur un énorme serpent à deux têtes. Sokar était le dieu protecteur des cimetières et des pyramides qui desservaient l’ancienne ville de Memphis, et en particulier ceux de Rostau, l’ancienne Gizeh. Dans la région autrefois connue sous le nom de Haut-Rostau – Gizeh Sud, comme l’appellent aujourd’hui les égyptologues – des preuves textuelles de la présence antérieure d’un important sanctuaire dédié à Sokar ont été découvertes (Pasquali, 2007 et Pasquali, 2008). Cette structure maintenant perdue était présentée dans un festival annuel auquel participait le dieu à tête de faucon, qui célèbrait l’existence d’un site mythique appelé Shetayet, littéralement le « tombeau de Dieu ». Des textes anciens nous apprennent que l’occupant de cette sépulture souterraine n’était autre que le dieu Osiris, seigneur des enfers, qui reposait dans une chambre secrète quelque part au nord de Memphis, c’est-à-dire aux environs de Gizeh. D’autres textes conservés sur les murs du temple d’Edfou dans le sud de l’Égypte font référence à ce même royaume chtonien sous le nom de  Douat n Ba , ou « Monde souterrain de l’âme ». Ici, nous dit-on, des êtres mythiques de l’ère du zep tepi , le Premier Temps, venaient célébrer l’acte de première création à l’époque d’une grande catastrophe provoquée par un « serpent ennemi » appelé Apophis (Reymond, 1969).

Bouche des Passages

Ajoutant à la croyance qu’une représentation physique du monde souterrain du pharaon existait à Gizeh, le nom Rostau se traduit par quelque chose qui ressemble à «bouche des passages», une allusion évidente à l’entrée d’une sorte de royaume souterrain, peut-être le Shetayet, ou le monde souterrain de l’âme. Même après la chute de l’Égypte avec la mort de Cléopâtre au premier siècle avant notre ère, des histoires concernant le monde souterrain de Gizeh ont persisté. Par exemple, l’historien gréco-romain du IVe siècle, Ammien Marcellin (vol. 360-390), qui voyagea beaucoup en Égypte et écrivit au sujet des pyramides, parla de « fissures souterraines et de passages sinueux appelés « seringues » situés sous le plateau, dont il dit « ceux qui connaissaient les anciens rites, sachant qu’un déluge allait arriver et craignant que le souvenir des cérémonies ne soit détruit, creusèrent dans la terre » (Ammien Marcellin, Histoire, xxii, 15, 30).

Après la conquête de l’Égypte par les armées de Mahomet au septième siècle de notre ère, les voyageurs arabes ont raconté des histoires très similaires à la suite de conversations avec les prêtres et les moines chrétiens coptes, qui ont hérité d’une partie de la sagesse de l’ancienne Égypte. Ces histoires parlaient de passages souterrains créés sous la Grande Pyramide par un roi légendaire nommé Saurid, en prévision d’un cataclysme impliquant un feu du ciel et un déluge ultérieur. Les arts et les sciences de l’époque de Saurid ont été placés dans ces tunnels afin d’être préservés pour les générations futures. D’autres récits racontés par les pèlerins sabéens venus de Harran, au sud-est de la Turquie à Gizeh à l’époque médiévale,  ont parlé de la Deuxième pyramide comme l’endroit marquant l’emplacement de la tombe de Hermès Trismégiste, et de son père, Seth, ou Agathodaimon, une sorte de démiurge en forme de serpent, censés reposer sous la grande pyramide. Le site du fils d’Hermès, Sab, dont les Sabéens se réclamaient les descendants, aurait été marqué par la pyramide « colorée », c’est-à-dire la troisième pyramide de Menkaure (voir les sources arabes citées dans Greaves, 1646).

Les critiques considèrent ces histoires comme des œuvres de fiction, mais ce qui indéniable, c’est qu’elles datent d’avant l’annexion arabe de l’Égypte et confirment ainsi la conviction de longue date de l’existence d’un monde souterrain à Gizeh. Pourtant, dans ce cas, que contenait ce monde souterrain perdu? Était-ce naturel, ou créé par l’hommes, et son entrée pourrait-elle être localisée aujourd’hui?

Salle d’initiation

C’est avec de telles questions que les premiers explorateurs européens sont arrivés à Gizeh dans l’intention de découvrir les trésors perdus des pyramides. Dès le neuvième siècle, le calife  al-Mamoun, consacra énormément de temps et d’efforts à percer un trou dans la Grande Pyramide, dans l’espoir de trouver de l’or et des trésors. Il n’a pas réussi à trouver la richesse souhaitée, mais ceux qui l’ont suivi ont poursuivi la même quête, cherchant toujours des entrées cachées dans les tunnels souterrains et les voûtes censées relier la Grande Pyramide au monument voisin du Sphinx.

C’est vers la fin de 1816 que l’explorateur italien Giovanni Caviglia arriva en Égypte dans le but de désensabler le corps du Sphinx. Il entreprend ces travaux avec le soutien du consul général britannique, Henry Salt, qui restera en poste jusqu’à sa mort prématurée près d’Alexandrie en 1827. Les raisons pour lesquelles les deux hommes se sont concentrés sur cette partie du plateau restent floues, bien qu’il soit probable qu’ils aient été influencés par des rumeurs selon lesquelles des initiations égyptiennes auraient eu lieu dans des salles cachées accessibles par une porte secrète à proximité du monument léonin.

Fig 5 – Dessin au trait des fouilles de Caviglia au Sphinx d’après un original de Henry Salt.

Un exemple parfait de cette tradition se trouve dans « La Flûte enchantée » (en allemand « Die Zauberflöte »), l’opéra inspiré de la Franc-maçonnerie écrit par le compositeur autrichien Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), populaire dans les années qui ont précédé Salt et l’arrivée de Caviglia en Egypte. Non seulement le héros de l’opéra doit-il subir une série d’épreuves dans les ténèbres d’un « temple » égyptien, mais le Sphinx en forme de dragon doit être vaincu, rappelant à tous le type d’épreuves que l’âme subissait lorsqu’elle traversait le monde souterrain de la Douat pour se rendre dans l’au-delà.

Au cours des six mois que Caviglia a consacrés à l’excavation du Sphinx, il n’a jamais rien été retrouvé dans des chambres cachées, bien qu’il ait mentionné des hiéroglyphes dans certaines chambres souterraines accessibles par des entrées de tombes dans le mur d’enceinte situé derrière le Sphinx.

Après avoir établi ce fait, Salt et Caviglia avaient découvert un vaste réseau de « catacombes », ou grottes, au cours de leurs explorations du plateau, celles qui nous intriguaient Nigel Skinner Simpson et moi-même. À notre connaissance, personne dans le domaine de l’égyptologie n’avait mentionné ce sujet dans ses écrits. De plus, le commentaire accompagnant les mémoires récemment publiés de Salt induit le lecteur en erreur en concluant que les « catacombes » en question se situaient dans la mauvaise partie du plateau (une erreur admise rapportée à Nigel par l’un des auteurs en octobre 2009). En dépit de l’obscurcissement des faits, Nigel a procédé à un examen approfondi du plan du plateau de Salt. Au début de 2008, il a enfin repéré le véritable emplacement de l’entrée de la grotte. Il s’est avéré être à proximité de la mystérieuse tombe  NC 2, celle que Perring avait référencé sur son plan du plateau en 1837 comme « tombes excavées et fosses à momies d’oiseaux ».

Fig. 6 – Coupe du plateau de Gizeh par John Perring datant de 1837 montrant l’emplacement de la Tombe aux Oiseaux, marquée de la légende  » Tombes excavées et fosses de momies d’oiseaux « .

Corrélation stellaire

Comme mentionné au début de cet article, nous avions visité cette étrange tombe en janvier 2007, quelques mois avant la publication des mémoires de Salt, convaincus qu’elle pourrait contenir des indices concernant l’entrée du monde souterrain de la grotte perdue de Gizeh. La raison pour laquelle nous avions zoomé sur cette zone était qu’elle figurait dans une corrélation sol-ciel illustrant les étoiles de la constellation du Cygne. Bien que cet astérisme, connu plus communément sous le nom de Croix du Nord, apparaisse comme un cygne en vol dans les traditions classiques, ses étoiles semblaient marquer, dans l’Égypte ancienne, la position du ventre cosmique de la déesse céleste Nout, la mère d’Osiris, le dieu de la mort et de la résurrection, et Ra, le dieu-soleil (voir Wells, 1992, 1993, 1994 et Maravelia, 2003). Dans les textes funéraires égyptiens, le cercueil, La tombe et le sarcophage du pharaon étaient eux-mêmes des représentations du ventre de la déesse du ciel, dans lesquels son âme ou son esprit pouvait commencer le processus de transformation et de régénération. De telles idées entourant l’âme qui revient, c’est-à-dire le ventre de la mère cosmique, se répercutent dans diverses sépultures pré-dynastiques, où le corps du défunt a été inhumé dans une position fœtale. On trouve parfois dans les sépultures des ossements, des bucranes ou cornes de bovins, un lien avec l’idée que des déesses du ciel telles que Nout et sa grande rivale, Hathor, la mère d’Horus, étaient perçues comme des personnifications dynastiques d’une mère primitive, dont le ventre divin était associé non seulement aux origines de la vie, mais également à la destination de l’âme dans la mort.

Fig 7 – La déesse du ciel Nout sous la forme de la Voie Lactée. Les étoiles du Cygne marquent la position de son ventre et de son nombril.

Alors que la déesse céleste Nout avalait le soleil mourant au coucher du soleil et donnait ensuite naissance au nouveau soleil à l’aube, l’intérieur de son corps, à travers lequel le dieu-soleil passait pour se régénérer, était associé au monde souterrain de la Douat . En tant que tel, son utérus, dans lequel l’étincelle de la renaissance était atteinte, devenait le Shetayet, le tombeau conceptuel de Dieu – le point perçu du renouveau du pharaon dans son rôle d’Osiris, de Ré ou même d’Horus. Cette transformation se traduisait en termes célestes par la présence de premier plan des étoiles du Cygne sur la Voie lactée, non pas telles qu’elles apparaissent dans le ciel nocturne, mais telles qu’elles existent après s’être établies dans le monde souterrain de la Douat .

En travaillant avec l’ingénieur britannique Rodney Hale, j’ai pu déterminer que l’emplacement des trois pyramides principales à Gizeh reflétait les positions astronomiques de trois étoiles clés du Cygne, qui représentaient dans l’histoire classique les ailes du cygne céleste. Cette relation étoile-pyramide est confirmée par le fait qu’à partir du sud-est du plateau, on aurait vu ces trois mêmes étoiles s’installer dans leurs pyramides respectives au moment de leur achèvement, c. 2500 av. JC

Fig 8a – Étoiles « aile » du Cygne superposées sur des pyramides avec les lignes de définition d’étoiles correspondantes, et, Fig 8b, – les étoiles du Cygne telles qu’on les aurait vues se coucher du sud-est vers c. 2500 av. JC

La salle des archives

Malgré cette relation étonnante entre ciel et terre, Deneb, l’étoile la plus brillante du Cygne, n’a pas pu être comparée à un marqueur important situé à Gizeh (qui correspondait à une assez grande mastaba dans le cimetière occidental, mais connue uniquement par sa désignation LepsiusLG 14, qui lui a été attribuée par l’égyptologue allemand du XIXe siècle, Karl Lepsius). La question m’a intrigué et ce n’est que lorsque j’ai présenté mes conclusions à un collègue que j’ai eu un aperçu inattendu de ce mystère déroutant. Après avoir écouté mes découvertes concernant la corrélation Cygne-Pyramides, il regarda la tache désignée comme Deneb sur le plateau et dit: « Peut-être que ce que tu recherches est caché, et personne ne l’a encore trouvé », proposa-t-il. « C’est peut-être l’entrée de la salle des archives. »

C’était une observation intéressante et quelque peu tangentielle, mais que je n’étais pas prêt à accepter.

Fig 9 – La constellation du Cygne se superpose grossièrement sur le plateau de Gizeh, montrant approximativement la position de l’étoile Deneb dans le cimetière ouest.

La salle des archives est le nom donné au monde perdu de Gizeh par Edgar Cayce (1877-1945), qui prédit dès 1925 qu’une telle chambre secrète contenant les archives des anciens serait découverte un jour dans les environs du Sphinx. C’est pour cette raison que la Fondation Edgar Cayce et sa division de recherche, l’ARE, ont parrainé un certain nombre d’expéditions scientifiques de haut niveau à Gizeh au cours des 40 dernières années, convaincues qu’un jour cette salle des archives sera trouvée.

La redécouverte du monde souterrain de la grotte perdue explorée en 1817 par Salt et Caviglia pourrait en partie contribuer à la réalisation des prédictions de Cayce à cet égard. Cela semblait particulièrement vrai, car l’entrée de ces catacombes semblait se situer non loin de la tache de Deneb dans la corrélation Cygne-Pyramides. Il semblerait possible que les Egyptiens dynastiques aient vu cette étoile brillante marquer le nombril de la déesse céleste dans son rôle de la Voie lactée – ses « jambes » étant formées par la bifurcation du sentier étoilé pour créer ce que les astronomes appellent le Sombre Rift ou Cygnus Rift. C’est à partir de ce « tube de naissance » céleste perçu qui sépare la Voie lactée entre la région du Cygne et la constellation zodiacale du Sagittaire que le très attendu nouveau soleil de 2012 naîtra selon les aficionados du mouvement New Age.

C’est de cette même région du ciel, marquée par les étoiles du Cygne, que les anciens Égyptiens auraient pu croire que l’âme du pharaon décédé naîtrait de nouveau à l’horizon de l’aube, avant son ascension en tant qu’étoile parmi le firmament (Wells, 1992, 1993, 1994). C’est probablement pour cette raison que la chambre du roi située à l’intérieur de la Grande Pyramide était légèrement décalée par rapport à la ligne médiane nord-sud du monument afin de permettre à une personne gisant dans son célèbre sarcophage en granit de regarder vers le haut, l’endroit où l’étoile Deneb aurait quotidiennement traversé le méridien à son point le plus élevé dans le ciel.

Fig 10 – Le décalage de 6 degrés et 15 secondes de la chambre du roi pourrait bien refléter un alignement à travers la pierre angulaire de la pyramide avec le point culminant quotidien de l’étoile brillante du Cygne, Deneb.

Merveilleuses découvertes

Constater que l’entrée du complexe des grottes de Salt et Caviglia se trouvait dans la même zone générale que la tache de Deneb dans la corrélation Cygne-Pyramides semblait étrangement pertinent. Alors, ayant décidé de localiser le monde souterrain de Salt et de Caviglia, je demandais l’aide et le soutien de l’ARE d’Edgar Cayce et me préparais à partir pour l’Égypte début mars 2008. Notre groupe avait l’intention de mener une deuxième enquête sur la tombe, qui pourrait bien dissimuler une entrée cachée vers le monde souterrain de Gizeh.

Après nous être rendus sur les lieux le lundi 3 mars, Nigel, Sue et moi sommes entrés dans la tombe et avons exploré ses moindres recoins sans découvrir l’entrée de catacombes perdues. Après avoir décidé d’abandonner nos recherches au profit de l’exploration d’autres tombes plus petites dans la même région, nous sommes tombés sur une petite brèche dans un mur de pierre et de mortier au coin sud-est de la tombe, ce que nous n’avions pas vu lors de notre précédente visite. En regardant à l’intérieur, nous avons été accueillis par un spectacle incroyable: une vaste chambre ressemblant à un gouffre et remplie de débris rocheux. C’était une grotte naturelle, de plus de 15 mètres carrés, travaillée afin d’être plus rectiligne. Alors que nous regardions à l’intérieur, des nuées de chauves-souris, sans doute perturbées par l’intrusion de torches dans leur habitat obscur, ont commencé à s’échapper par la petite sortie.

Fig 11 – Mur brisé à l’intérieur du tombeau des oiseaux menant au monde souterrain de la grotte.

Sachant que nous ne pourrions pas partir sans explorer plus avant, je m’enfonçai dans les profondeurs de l’obscurité et examinai plus soigneusement la grotte. Après avoir exploré quelques compartiments de la grotte dans son coin nord-ouest, qui étaient également jonchés de débris rocheux, j’ai trouvé et pénétré dans un long tunnel qui se dirigeait à peu près vers le sud. Dans le noir profond, j’ai navigué sur un tapis apparemment sans fin d’énormes rochers naturels, crée par les chutes constantes du plafond de la grotte, qui dominait jusqu’à 4,5 mètres de hauteur. Des os d’animaux, tout comme Salt l’avait enregistré, étaient éparpillés sur le sol. Ici et là, coincés entre des rochers, se trouvaient des crânes de grands vertébrés parfaitement conservés que je n’ai pas pu identifier.

Fig 12 – À l’intérieur de la chambre d’ouverture de la caverne souterraine de Gizeh, regardant vers le nord-ouest.

Je pénétrai plus profondément dans les ténèbres, en veillant à éviter les trous, notre guide m’ayant rejoint. Soudainement, une bouffée d’air chaud annonça l’approche imminente de plus de chauves-souris qui s’envolèrent à quelques centimètres de notre tête. Me levant trop tôt, l’un d’elles me frappa au visage, me faisant presque tomber au sol. En atteignant une bifurcation naturelle dans le tunnel de la grotte, nous avons estimé qu’il était temps de faire demi-tour et de remonter à la surface, après avoir mis environ 20 minutes pour parcourir environ 69 mètres. Cependant, je savais, d’après les récits de Salt et Caviglia, que les tunnels souterrains continuaient sur une distance minimale de « plusieurs centaines de mètres » avant d’atteindre une vaste chambre qui communiquait avec trois autres de même taille, d’où partaient d’autres passages labyrinthiques qui disparaissaient dans l’obscurité.

Fig 13 – Andrew Collins dans le tunnel de la grotte nord-sud.

Quelques jours plus tard, Nigel, Sue et moi sommes retournés à la Tombe des Oiseaux, comme nous l’appelions maintenant, et avons exploré le système de grottes pendant que Nigel veillait dans l’antichambre. Plus nous nous enfonçions dans l’obscurité rocheuse, plus nous prenions conscience du fait que l’air devenait de plus en plus rare, tandis que les effets du guano de chauve-souris commençaient également à avoir des effets néfastes sur notre organisme.

Danger dans les ténèbres

Nous étions de retour en Égypte un mois plus tard, toujours avec l’appui de l’ARE, et deux fois encore, tandis que Nigel attendait avec un talkie-walkie dans l’entrée de la grotte, Sue et moi avons pénétré dans les grottes. Le guano épais étouffait l’air, tandis que la chaleur intense nous faisait transpirer, ce qui rendait l’expérience désagréable. La tentative d’identification d’une espèce d’araignée venimeuse communément appelée la veuve blanche (une cousine de la veuve noire) a ajouté aux préoccupations grandissantes que nous avions à propos du danger de ces grottes. Toucher quoi que ce soit était trop dangereux, et donc notre peau était totalement couverte durant notre exploration.

Malgré tous ces inconvénients, lors de nos deux dernières exploration des grottes, Sue et moi avons atteint une distance de sécurité d’environ 90 mètres (300 pieds), peut-être beaucoup plus, avant de décider de ne pas aller plus loin en raison de craintes très réelles en matière de sécurité. L’air était devenu tellement rare que nous avons commencé à éprouver des signes révélateurs d’hypoxie – une privation d’oxygène. Ces sensations particulières nous ont pratiquement fait ignorer ce qui était potentiellement une menace encore plus grande, à savoir la présence au-delà d’un long tube de pierre devant nous d’un animal ou d’une créature que l’on entendait déplacer la terre et le gravier. Qu’il s’agisse d’une hyène en train de se nettoyer, de se cacher ou de quelque chose de plus exotique, nous n’avons pas tenté de le découvrir.

Fig 14 – Sue Collins à l’intérieur de la grotte de Gizeh.

Nigel, Sue et moi avons quitté la tombe en sachant que nous avions redécouvert quelque chose d’assez extraordinaire. Clairement, ce n’était pas la salle des archives, la tombe d’Osiris ou la tombe d’Hermès. Ce que nous avons ici, cependant, est la première preuve indiscutable d’un système de grottes naturelles s’étendant sous le plateau qui a probablement été creusé par les actions de l’eau il y a des dizaines, voire des centaines de milliers d’années. Il s’étend sous le champ de la pyramide et suit très probablement le chemin de failles locales, reflétant peut-être l’orientation nord-ouest / sud-est de la géologie sous-jacente du plateau. Bien que les grottes soient entièrement naturelles, ici et là, dans la partie la plus profonde du complexe, j’ai constaté la présence de lignes parallèles incisées gravées sporadiquement dans les parois de la grotte. Leur positionnement semblait sans signification, avec un ensemble trouvé sous une surface rocheuse incurvée. Qui a sculpté cela, et quand, reste un mystère. Aucune inscription hiéroglyphique, ni graffiti d’aucune sorte n’a été remarqué, bien que le temps limité passé dans les grottes ait signifié qu’il y avait beaucoup plus à chercher et à explorer que ce que nous avons pu réaliser lors de ces visites. Les seuls artefacts relevés étaient des restes de momie, y compris un long objet en forme de cigare pouvant contenir un petit animal. Ceci a été observé dans le tunnel de la grotte principal nord-sud.

Fig 15 – Deux zones de lignes parallèles incisées visibles dans la grotte la plus profonde du monde souterrain de Gizeh.

Il est possible que les grottes aident à confirmer le lien entre la croyance des anciens Égyptiens en un monde souterrain de la Douat et le rôle de Gizeh en tant que Rostau, « bouche des passages ». Étant donné que les grottes existaient bien avant l’âge des pharaons, il est probable qu’elles ont influencé les décisions relatives à la configuration et à l’évolution du champ pyramidal. Les travaux menés avec l’ingénieur agréé Rodney Hale, mis en évidence dans mon livre, démontrent que la Tombe aux Oiseaux figure dans une géométrie paysagère très élémentaire, liée au cadre des monuments de Gizeh. Comme pour la position géographique des trois pyramides, cette géométrie est enfermée dans des alignements astronomiques mettant en vedette les étoiles du Cygne aux alentours d’une date de 2500 ans av. JC

Fig 16 – Géométrie pythagoricienne basée à Gizeh montrant la signification apparente du site de la Tombe des Oiseaux.

Gardien serpent

Au-delà de tout cela, il y a l’histoire racontée par un gardien de la tombe que nous avons rencontré à proximité de la Tombe des Oiseaux. Il était âgé, ne parlait pas anglais et n’aurait probablement pas été influencé par les visiteurs du plateau. Il connaissait le tombeau, mais refusait catégoriquement d’entrer dans les cavernes, car elles sont la demeure, dit-il, d’un gigantesque serpent appelé el-Hanash . Apparemment, il fait « neuf mètres (30 pieds) » de long, et quiconque tente d’entrer dans el-kahf (en arabe pour « la grotte ») sera tué. C’est une fable, bien sûr, qui pourtant fait écho à la très ancienne croyance selon laquelle des serpents de grande taille habitaient la Douat, et qu’un énorme serpent appelé Agathodaimon, le « bon esprit », était censé reposer sous la Grande Pyramide selon la tradition sabéenne.

Fig 17 – Un gardien de tombeau local révèle que les grottes sont hantées par un serpent géant appelé el-Hanash.

Ensuite, j’en ai entendu davantage sur le mystérieux el-Hanash . Un artisan vivant à Nazlet el-Samman, le village des Pyramides, m’a raconté qu’el-Hanash protégeait la « salle des archives ». Apparemment, ce grand serpent de légende crache du venin et aveugle tous ceux qui tentent de pénétrer dans cet endroit souterrain et de voler un grand diamant qu’il protège. Pourtant, un jour, lorsque les temps de la fin approcheront, un élu trouvera l’entrée de la salle des archives et el-Hanash ne l’aveuglera que d’un œil. Ce sera cette personne qui continuera à apprendre les secrets que les anciens connaissaient et, ce faisant, à acquérir de grands pouvoirs, y compris la capacité de retenir les eaux.

C’est un conte étrange, teinté par la pensée moderne du new âge, bien qu’il semble faire écho à la croyance égyptienne antique selon laquelle le monde souterrain de l’âme, ou la tombe d’Osiris, contient un objet puissant, tel que le grand œuf de la création, qui émet une lumière surnaturelle. De toute évidence, rien de ce genre n’a été trouvé dans les grottes par Salt et Caviglia. Pourtant, ils n’ont exploré ce monde souterrain que partiellement, comme nous-mêmes, en espérant qu’un jour ce mystère sera enfin révélé. Jusque-là, ses secrets semblent protégés sous la protection d’ el-Hanash .

Conséquences – décembre 2009

C’est l’histoire de la redécouverte du monde souterrain des grottes de Gizeh, telle que relatée dans mon nouveau livre Beneath the Pyramids . Cependant, tant de choses se sont passées depuis l’annonce de cette découverte en août qu’une mise à jour s’imposait. Le Dr Zahi Hawass, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, a été ému par l’énorme trafic Internet à ce sujet (il est présenté sur plus de 5 000 pages Web et sites à ce jour) pour faire une déclaration publique niant l’existence du site et du système de grotte. Il a laissé entendre que nous avions simplement été déroutés dans une tombe de 35 mètres de long entièrement creusée dans le roc (voir http://www.drhawass.com/node/303 ).

Nigel Skinner Simpson et moi-même avons contré de façon appropriée son renvoi de ce qu’il appelle « la découverte de la grotte de Collins » dans des déclarations postérieures (voir http://www.andrewcollins.com/page/news/hawass.htm ). Je souligne que les centaines de photos et de séquences vidéo des grottes montrent bien que nous sommes entrés dans un système de grottes naturelles – le premier jamais enregistré à Gizeh. Que nous avons avancé sur une distance d’au moins 300 pieds (90 mètres), sans atteindre la fin. De plus, les mémoires de Salt de 1817 indiquent clairement que les grottes se prolongent sur plusieurs centaines de mètres et se connectent finalement avec quatre « chambres » spacieuses, d’où partent encore d’autres galeries souterraines.

Le Dr Hawass refuse de changer de position, créant une impasse dans laquelle les médias se sont montrés extrêmement réticents à l’idée de poursuivre le sujet comme un reportage potentiel. C’est une honte, car nous avons maintenant de nouvelles preuves que les grottes pourraient suivre le cours des failles locales sous la formation de Mokkatam sur le plateau. L’imagerie satellitaire radar du plateau de Gizeh créée par le satellite TerraSAR-X, lancé en 2007 et exploité conjointement par Astrium GmbH et le Centre aérospatial allemand (DLR), montre une ligne d’ombre, partant de la proximité du tombeau des oiseaux vers sud-sud-ouest, cela correspond assez bien au positionnement sous le sol des grottes explorées jusqu’à présent.

Fig 18 – La partie de l’image satellite radar TerraSAR-X du plateau de Gizeh montrant une ligne d’ombre correspondant au tracé des tunnels souterrains explorés jusqu’à présent (Crédit: Astrium GmbH et le Centre aérospatial allemand (DLR)).

L’image satellite Google correspondante n’a rien de visible sur le sol, prise comme par hasard, à peu près au même moment en 2007, faisant de cette ligne d’ombre un mystère, d’autant plus que le programme satellite TerraSAR-X est présenté comme capable de détecter des entités souterraines.

Plus incroyable est le fait que la ligne d’ombre sur l’image satellite radar TerraSAR-X semble se connecter avec une autre ligne d’ombre plus large qui commence à une position correspondant à un ravin dans la falaise nord du plateau, juste à l’ouest de la Tombe des oiseaux, et vers la deuxième pyramide, où elle est finalement perdue de vue sur le côté nord de la base carrée du monument. Une fois encore, la carte satellite Google correspondante ne contient aucun élément visible pour expliquer cette anomalie (en fait, une seconde ligne d’ombre, plus faible, apparaît également sur l’image satellite radar. Elle commence à proximité des grottes explorées jusqu’à présent et se dirige vers la deuxième pyramide, où elle se perd en se rapprochant du côté ouest de la pyramide).

Fig 19 – La ligne d’ombre incurvée sur la carte satellite TerraSAR-X semble indiquer le parcours des grottes ou une faille localisée, ce qui pourrait mettre en évidence le parcours des grottes souterraines. Cela ne veut pas dire qu’elle disparaisse dans le coin nord-ouest de la deuxième pyramide (Astrium GmbH et le centre aérospatial allemand (DLR)).

Il serait bon de considérer que cette anomalie d’ombre incurvée, tracée depuis la zone des grottes atteintes par nous-mêmes jusqu’à la proximité de la deuxième pyramide, montre le parcours des grottes. Cela est en effet possible, bien que les opérateurs du satellite TerraSAR-X n’aient pas été en mesure de commenter cette anomalie.

Si les lignes d’ombre décrites ici ne marquent pas le cours des grottes réelles, je soupçonne toujours qu’elles représentent des caractéristiques physiques du plateau. Je crois qu’elles retracent le parcours des failles locales, ce qui marquerait le chemin le plus probable des grottes souterraines creusées par les actions de l’eau sur des dizaines, voire des centaines de milliers d’années.

Si c’est le cas, le fait que les lignes d’ombre disparaissent au voisinage de la deuxième pyramide est vraiment très intéressant. Non seulement la Deuxième pyramide peut indiquer l’emplacement de la tombe souterraine cachée d’Hermès dans la tradition médiévale sabéenne, mais en 1977, une étude scientifique menée conjointement par le Stanford Research Institute (SRI) et l’Université Ain Shams, au Caire, utilisait un radar de pénétration du sol (GPR) pour rechercher des structures souterraines sous le plateau de Gizeh. Outre quelques découvertes intéressantes dans la région du Sphinx, l’équipe, sous la direction du géophysicien Lambert T. Dolphin, a détecté la présence de chambres jusque-là inconnues à proximité de la Seconde pyramide. L’une au moins était située sous la chambre de Belzoni à l’intérieur de la structure, tandis qu’une autre se trouvait sous le monument au coin nord-ouest du côté ouest (Dolphin, 1977). En outre, l’équipe a noté la présence de failles localisées sur le côté nord de la deuxième pyramide, ce qui conforte la conclusion selon laquelle les lignes d’ombre représentées sur l’imagerie satellitaire radar TerraSAR-X enregistrent réellement la présence de sources géologiques souterraines.

Fig 20 – Hermès Trismégiste représenté dans une mosaïque de la cathédrale de Sienne.

Étant donné que la tombe des oiseaux se situe à environ 473 mètres du coin nord-ouest de la deuxième pyramide, je soupçonne maintenant que c’est dans cette zone que Salt et Caviglia ont voyagé sous terre en 1817, cette distance constituant les « plusieurs centaines de mètres » qu’ils ont avant d’atteindre les chambres spacieuses qu’ils ont signalé, d’où partaient d’autres passages. Si tel est le cas, il s’agit là d’une réalisation très intéressante liée à la croyance sabéenne selon laquelle la deuxième pyramide marquait la position de la tombe souterraine d’Hermès. Est-il possible que le culte des oiseaux une fois associé à ce site ait honoré Hermès, la forme gréco-égyptienne du dieu égyptien Thoth, le gardien des archives et de la sagesse ancienne? Si elles sont correctes, les fouilles futures dans la tombe et les cavernes pourraient bien révéler que les momies d’oiseaux prétendument laissées ici comme offrandes rituelles (et découvertes par Vyse et Perring en 1837) contenaient des restes d’ibis, un oiseau consacré à Thoth-Hermes. Si les oiseaux trouvés ici n’étaient pas des ibis, mais des rapaces, tels que des faucons, le culte ici était probablement celui de Sokar, le gardien de la Douat de Memphis, ou de Rostau, ancien nom de Gizeh. Quelle que soit la solution, cela prouvera que le tombeau des oiseaux était perçu comme une entrée dans un monde souterrain.

Selon des sources arabes et européennes médiévales, la tombe-caverne d’Hermès (Idris, ou Enoch, comme on l’appelait en arabe) abritait non seulement les restes terrestres de son propriétaire, mais aussi la soi-disant tablette d’émeraude (également appelée tabula Smaragdina , la « table de pierre verte ») sur laquelle était écrit le « secret de Hermès », ou les secrets de la création. Est-il possible que les légendes relatives à la présence dans la tombe-caverne de la tablette d’émeraude soient une métaphore d’une structure auparavant inconnue à Gizeh avec des murs de pierre verte et des inscriptions relatant les secrets de la création égyptienne? Alternativement, peut-être que la tablette d’emeraude a réellement existé et a été découverte ici à un moment donné dans le passé.

Fig 21 – Illustration médiévale d’Hermès Trismegiste tenant la tablette d’émeraude, contenant la clé des secrets de l’univers.

Si le fait que la tombe des oiseaux ait été reconnue comme étant l’entrée de la grotte-tombeau d’Hermès, il est possible que bien avant que Salt et Caviglia aient pénétré dans le monde souterrain de la grotte de Gizeh, d’autres étaient ici à la recherche de la légendaire tablette d’émeraude. Peut-être ont-ils trouvé quelque chose dans la partie la plus profonde de la grotte, peut-être même un fragment de pierre verte qu’ils ont enlevé et vénéré par la suite sous forme d’un morceau de la tablette d’émeraude. Quelle que soit la réponse, je crois sincèrement que nous avons ici une découverte majeure à Gizeh – une découverte qui va durer très longtemps dans le monde égyptologique.

Tous les textes et toutes les images sont sous copyright © Andrew Collins, 2009, sauf indication contraire.

Pour plus d’informations sur la redécouverte du monde souterrain de Gizeh et les dernières mises à jour sur le sujet, visitez le site www.andrewcollins.com.

Source : Andrew Collins

LIVRES

L’eau de la grande pyramide – Jerôme Maury

L’empreinte des dieux – Graham Hancock

La dernière marche des dieux – Anton Parks

La nouvelle histoire des pyramides – Joseph Davidovits

Les enseignements secrets de tous les âges – Manly P Hall

Le code mystérieux des pyramides – Robert Bauval

Le mystere egyptien – Radu Cinamar

 

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